Un visiteur résidant en Suisse nous a adressé il y a quelques années une photo d’une aquarelle dessinée en 1940 pour son grand-père par un architecte des monuments historiques, Georges-Robert Lefort (1875-1954). On y remarque la cloche unique, touours solitaire aujourd’hui.
La notice biographique de M. Lefort disponible sur le Centre d’archives d’architecture contemporaine au biut du lien : cité de l’architecture.
Notre chapelle de Penvern avec sa nouvelle et robuste toiture n’a pas souffert de la tempête Ciaran.
Hélas, ce n’est pas le cas d’autres édifices et maisons de la région et notamment la chapelle du Yaudet dont la toiture a été sévèrement endommagée.
Les dégâts du Yaudet, qui sont visibles sur la photo ci-dessous (source Le Trégor), dévoilent sa charpente et nous renseignent sur la structure qui devait être celle de notre chapelle de Penvern avant qu’elle ne soit reconstruite en 1959.
Source : Le Trégor
Nous y découvrons en effet les dessous d’une charpente en coque de bateau inversée :
Celle-ci suit la forme arrondie des aisselliers ;
Les fermes, arbalétriers, pannes et la poutre faîtière en treillis paraissent assez souples ;
Les pièces de bois sont sommairement travaillées en comparaison de celles des charpentes actuelles.
Nous espérons de tout cœur que la chapelle du Yaudet sera rapidement réparée.
Le 29 octobre l’ensemble « trobairitz » s’est produit à la Chapelle et mis en lumière les poétesses du Moyen Age, un peu les oubliées de l’histoire. Elles étaients pourtant présentes dans le monde courtois et aristocratique des XIIe et XIIIe siècles en Occitanie.
Bien que certaines d’entre elles aient été à la fois poétesses et compositrices, aucune des mélodies associées à ces textes n’ont été retrouvées. C’est ingrid Blasco qui a écrit spécialement les musiques pour chacune de ces poésies. Une place est faite également à Christine de Pizan, autrice reconnue depuis les années 1970 et dont les textes, écrits vers 1406, proviennent du manuscrit de la reine et offert à la reine de France, Isabeau de bavière en 1414.
Trobairitz est le féminin de troubadour, du verbe occitan trobar « trou-ver », c’est à dire celles qui trouvent les bons mots pour composer des chansons.
La collection en ligne du « Musée de la préhistoire de Carnac » est passionant. Tapez « Trébeurden » dans la barre de recherche et vous tomberez sur des photos historiques de la commune, dont certaines de la Chapelle.
L’Association des Amis de la Chapelle de Penvern était présente au forum des associations organisé par la Mairie de Trébeurden le 9 septembre de 14 à 18h au Sémaphore.
A l’occasion de la 40ème éditions des Journées européennes du patrimoine 2023 la chapelle de Penvern a été ouverte à la visite les samedi 16 septembre et dimanche 17 septembre de 14 à 18 heures.
La chapelle est répertoriée dans les évènements de l’édition 2023.
Concert d’un trio vocal et instrumental franco-anglais
Ce 17 août « Sweet Touch », trio vocal et instrumental franco-anglais, s’est produit à la Chapelle de Penvern à 18h30.
« A kiss to build a dream on »
Ce fut un concert charmant et émouvant joué par trois musiciens talentueux, tous multi-instrumentistes (piano, contrebasse, harmonium indien, violon, ukulélé) et chanteurs : Clare Hine-Goubin, Cécile Verdin et Jean Zimmermann.
Ils interprètent des chansons en français, en anglais, et même en gaéliqe, écrites et composées par eux, ou reprises d’autres et transcrites pour leur trio original. Ils lisent aussi des poèmes et narrent des contes sur fond musical.
Entre deux chansons on reconnaît bien sûr le poème de Paul Eluard, une ode à la liberté écrite par le surréaliste en 1942 :
Sur l’absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer
Liberté.
« Liberté » de Paul Eluard (1942)
Ce poème de 24 strophes fut considéré comme si important durant cette période de guerre mondiale qu’il fut parachuté par les alliés au-dessus de la France occupée pour redonner courage aux Français. Quel bonheur de l’entendre à nouveau ce soir dans des conditions oh combien plus douces et apaisées, car son message, lui, sera toujours d’actualité. La poésie comme instrument de résistance, toujours !
Jean accompagne avec élégance ses deux comparses-chanteuses au piano pendant qu’elles récitent ces textes sur des thèmes fondateurs et parfois un peu tragiques.
L’interview du trio après le concert
Mais qu’on ne croit pas un instant que la soirée tourne à la mélancolie, bien vite le trio revient vers la joie, échange ses instruments, Jean s’empare de son imposante contrebasse pour nous emmener sur des sujets plus légers, des thèmes comme celui de la chanson de Michel Legrand à la gloire des amoureux, qui fut autrefois interprétée par les Compagnons de la chanson :
Si tu vois les jours se perdre au fond des nuits Les souvenirs abandonner ta vie C’est qu’ils ne peuvent rien contre l’oubli…
Jusqu’au dernier Printemps Le ciel aura Le ciel aura vingt ans Les amoureux en auront tout autant…
« La Valse Des Lilas » de Michel Legrand
Les voix polyphoniques s’élèvent avec grâce dans le volume de la chapelle, pureté et harmonie se mêlent sur fond du retable éclairé avec délicatesse pour l’occasion. Une chanson écossaise chantée en français et en anglais nous raconte l’histoire de Jean qui, sur son île écossaise monte tous les matins sur la falaise pour attendre le retour de son amoureux-marin à qui elle est promise. Elle tient bon malgré les « conseils » de son village la poussant à se marier avec un autre. Et son amoureux finalement est de retour, ils se marient et ont de nombreux enfants. Basée sur une histoire vraie, ce conte résonne particulièrement en ce pays de Bretagne dans une chapelle de marins !
La complicité de ces trois musiciens est évidente et quand on leur demande comment ils arrivent à rendre leur joie si communicative durant leur prestation, ils répondent : « la vie est belle. » Quelle conclusion parfaite de ce concert estival au bord du ruisseau de Kerhuel. D’aileurs le nom de leur ensemble est « Sweet Touch », une touche de douceur.
Et en plus, en les aidant le soir avec leurs enfants à recharger le camion, on s’aperçoit qu’ils sont sympas. Laissez-vous aller, c’est juste la douceur d’une soirée d’été musicale à Trébeurden !