Une messe en breton a été célébrée ce samedi 8 novembre à 18h par M. le curé de la paroisse Saint Tugdual de Tréguier, Julien Palcoux.

La chapelle a accueilli une quarantaine de fidèles brittophones. L’autel a été orné pour l’occasion d’un bougeoir (prêté par un membre de la paroisse de Lannion) venant de la tombe de saint Charbel (1828-1898), moine-ermite libanais de l’Eglise maronite. Saint Charbel est l’un des seuls saints non-bretons ayant une statue à son effigie à la « Vallée des Saints » de Carnoët. Il semblerait que l’appelation « Vallée des Saints » ait été employée pour la première fois au Liban afin de caractériser un site dans les montagnes du Haut-Liban, appelé en syriaque « Wadi Qadisha ». La communauté libanaise aurait suggéré aux créateurs de la Vallée des Saints de Carnouët de sculpter un saint libanais, une sorte de droit d’auteur en somme… Saint Charbel et la communauté maronite ont ainsi été représentés à Penvern ce soir.
Muni de son bâton de sourcier le père Palcoux a pu vérifier avant la messe la présence d’une veine d’eau coulant sous la chapelle dans son sens longitudinal, et d’une autre plus ou moins perpendiculaire, sur le croisement desquelles est posé l’autel. Ce sont les moines celtes venant d’Ecosse ou du Pays de Galles qui ont apporté cette tradition en Bretagne, elle-même héritée des druides. Les moines l’ont reprise et christiané les lieux de prières celtes.
L’autel était traditionnement installé aux croisementx des veines d’eau car ils étaient des lieux d’énergie forts (voir l’homélie). L’autel de la chapelle étant ainsi construit confirme que le lieu est très ancien.
Après la messe le Père Palcoux a très aimabement accordé quelques minutes afin d’échanger avec les paroissiens et l’association.


On apprend ainsi qu’il est originaire de la région et a appris le breton à la paroisse de Ploumilliau vers l’âge de de 13 ans. Avec un autre prêtre brittophone ils organisent au moins une messe par mois en breton dans le Trégor des Côtes d’Armor. Le breton du Trégor est assez similiare à celui du Léon, par contre en Bretagne sud il y a des accents spécifiques qui peuvent gêner une communication fluide.
La Bible, les rituels, les missels ont tous été traduits en breton par une équipe de prêtres compétents. Cette traduction est solide et permet donc de délivrer les sacrements en Breton.
Ce soir la chapelle Notre-Dame de Citeaux a de nouveau entendu des chants en breton s’élever sous ses arches centenaires et les habitants de Penvern ont perçu la sonnerie de la cloche solitaire dans le crépuscule de ce jour de novembre.
Voir aussi
PAROISSE SAINT-TUGDUAL DE TREGUIER – Paroisse de Saint Tugdual
L’homélie traduite en français
Dédicace de la Basilique St Jean de Latran
« C’est pourquoi nous te supplions humblement, Seigneur ; du haut du Ciel, répands ta bénédiction sur cette église : qu’elle soit à tout jamais un lieu saint ; répands ta bénédiction sur cet autel : qu’il soit à tout jamais la table préparée pour le sacrifice du Christ. »
Prière de la dédicace d’une église
Chers Frères et Sœurs,
La liturgie de ce dimanche nous invite à fêter la Dédicace de la basilique Saint-Jean de Latran qui est la cathédrale du Pape. Avant d’entrer un peu plus profondément dans les textes qui sont proposés à notre méditation, je souhaiterais vous toucher deux mots de la fête de la Dédicace. La Dédicace est une fête religieuse d’origine juive qui correspond à l’inauguration d’un lieu saint, destiné et consacré à Dieu et à la prière. Dans l’Ancien Testament, nous voyons que le Temple de Jérusalem a été dédicacé, fête suivie même d’une octave. On inaugure un bâtiment, une salle des fêtes ; on dédicace un édifice religieux. La Dédicace marque le fait que l’édifice, désormais consacré, va pouvoir servir au culte.
Le rituel de la Dédicace repose avant tout sur une distinction entre l’espace qui deviendra sacré et l’espace qui est autour et qui demeure profane. Normalement, l’évêque ou le père Abbé se rend sur le terrain sur lequel sera construit l’édifice religieux et, après avoir lui-même, avec un bâton, tracé l’emplacement des murs, il bénit le terrain et pose la première pierre sur laquelle on construira le reste de l’édifice. Il donne à ce moment-là le titre de l’église, par exemple église Notre-Dame. La limite tracée, qui correspondra aux murs du sanctuaire, montre la séparation entre le domaine sacré et le domaine profane. Lorsque l’édifice est construit, l’évêque (ou le père Abbé) procède alors à la Dédicace de l’édifice ; se succèdent différents rites : l’aspersion de l’édifice ainsi que du peuple de Dieu, l’aspersion des murs de l’église et l’autel, puis la dépose des reliques sous l’autel. Puis il y a une prière de dédicace de l’église, puis des rites d’onction sur l’autel et sur les murs de l’église, auxquels succède un rite d’encensement, puis un rite de parure de l’autel et enfin un rite d’illuminations de l’autel. Ces rites accomplis, on procède à la célébration eucharistique.
La première lecture que nous avons entendue, tirée du livre d’Ézéchiel, évoque un principe qui a été repris dans toutes les constructions de nos églises et de nos chapelles, étendu à une très grande partie de l’Occident, qui nous vient des moines celtes. En effet, lorsque l’on choisit un endroit pour construire une chapelle ou une église, il faut tout d’abord trouver un cours d’eau souterrain, sur lequel sera placé l’autel, puis le chœur et qui déterminera l’orientation de l’édifice religieux. Lorsque plusieurs veines d’eau souterraines se croisent à des niveaux de profondeur différents, c’est sur ce croisement de veines d’eau que l’on placera l’autel. Les moines celtes ont repris la pratique des druides qui consistait à prier sur des lieux énergétiques mais en en christianisant le sens. L’autel, ainsi placé sur un croisement de veines d’eau, représente le Christ (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle on encense l’autel à la messe), du cœur duquel vont s’écouler du sang et de l’eau, comme nous le voyons au moment de la Crucifixion. Le sang qui s’écoule de l’autel sera le sacrement de l’Eucharistie avec le Sang du Christ ; l’eau qui s’écoule de l’autel sera l’eau du baptême, qui jaillit du sacrifice du Christ, de sa Passion et de sa Résurrection. Nos fondateurs de paroisse et de diocèse ici chez nous, venant d’Irlande, du Pays de Galles et d’Écosse, ont apporté cette manière particulière de construire tous les édifices religieux à partir du Vème et du VIème siècle. Cette manière de construire nos églises s’est étendue dans toute l’Europe. Voici quelques éléments concernant la construction de nos édifices religieux et le rite de la dédicace.
Pour revenir à l’Évangile que nous venons d’entendre, Jésus nous fait passer du bâtiment consacré à Dieu à son propre Corps, nous révélant ainsi que nos édifices consacrés représentent le Corps du Christ dont ils sont l’image. Arrêtons-nous sur la parole de Jésus : « Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Jésus nous rappelle ici que la relation à Dieu n’est pas une relation dans laquelle on marchande ; on n’achète pas de Dieu ; on ne met pas la main sur Lui en essayant d’obtenir telle ou telle chose. La relation à Dieu doit être gratuite, chaste. Sans arrêt, nous sommes appelés à purifier notre relation à Dieu, à purifier nos intentions. Notre relation à Dieu repose sur 4 piliers qui sont 4 finalités de la messe : nous sommes appelés en premier lieu à adorer Dieu, à Lui rendre un culte ; nous sommes appelés à Lui rendre grâce; nous sommes appelés à intercéder pour nos proches, pour l’Église, pour le monde, pour nous-mêmes, et enfin nous sommes appelés à demander pardon. Une relation complète à Dieu repose sur ces 4 éléments que l’on retrouve dans les 4 finalités de la messe. À la messe, nous rendons un culte à Dieu, nous L’adorons, nous intercédons pour le monde, pour l’Église, pour les autres, nous rendons grâce à Dieu et nous demandons et nous obtenons le pardon.
Saint-Paul, dans la lecture aux Corinthiens, nous révèle que nous aussi nous sommes le Temple de Dieu, nous sommes en quelque sorte un sanctuaire habité par Dieu, sanctuaire que nous sommes appelés à honorer et à purifier. En premier lieu, en nous gardant du péché, voire si nous avons pêché, en faisant pénitence et en réparant nos péchés. En deuxième lieu nous sommes appelés à rendre gloire à Dieu dans notre corps, par notre manière de vivre, de nous comporter, de parler, d’aimer. Le sacrement du baptême a fait habiter au plus profond de notre âme la présence trinitaire de Dieu, puisque nous sommes baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». En tant que temple de l’Esprit, sanctuaire de Dieu, et pour une part en tant qu’une petite partie du Corps du Christ dont nous sommes une pierre, nous sommes appelés également à être purs et chastes dans notre être, dans nos relations les uns avec les autres; c’est-à-dire que nous sommes appelés à nous respecter et à respecter les autres, en honorant leur liberté et en les aimant.
Frères et sœurs, suite à ces quelques considérations, je voudrais vous suggérer quelques pistes concrètes qui peuvent nous aider à honorer et respecter non seulement nos lieux de culte, qui sont consacrés à Dieu, mais également notre être et notre personne.
En premier lieu, souvenons-nous que nos chapelles, nos églises qui ont été dédicacées sont consacrées à Dieu. Leur finalité première est de permettre qu’un culte soit rendu à Dieu. Prenons garde aux éléments profanes que nous faisons rentrer dans nos lieux de culte. Je renvoie pour cela à la très belle homélie du cardinal Sarah, venu cet été à Sainte-Anne-d’Auray pour le Jubilé. Si le monde avec ses manières de penser et de vivre envahit nos églises, il n’y aura plus de place pour Dieu dans nos églises. La question est subtile parce qu’elle repose sur un équilibre entre d’une part considérer le monde comme un espace bon, certes dans lequel le mal existe, mais d’abord un lieu bon, à aimer et dans lequel nous sommes envoyés et d’autre part nous souvenir, selon la parole de Jésus, que nous ne sommes pas du monde. Gardons-nous bien du réflexe intégriste qui consiste à considérer le monde comme fondamentalement mauvais et l’Église comme le lieu des bons, des purs. L’Église et nos églises, par nature, doivent être ouvertes au monde, mais pas envahies par le monde. Si les espaces consacrés à Dieu sont envahis par le monde, ils n’ont plus de raison d’être pour Dieu. On ne passe donc pas n’importe quelle musique dans un lieu de culte. On ne donne pas n’importe quel concert dans une église. On ne s’habille pas de n’importe quelle manière dans un lieu de culte, etc… Les gens qui entrent dans une église, une chapelle, ultimement viennent chercher Dieu, même si cela s’exprime parfois à travers la recherche du recueillement, de la paix, de la tranquillité. On ne vient pas chercher le monde dans l’église.
Prenons garde également à nos attitudes, nos tenues vestimentaires, nos comportements dans le lieu consacré à Dieu. Respectons la présence du Saint-Sacrement, le silence sacré en présence de Dieu, dans la liturgie, l’autel qui représente le Christ ; les attitudes de dévotion et de révérence, comme l’inclination quand on passe devant un autel, la génuflexion devant le St Sacrement, le silence, sont là pour nous aider à vivre cette présence de Dieu.
Frères et Sœurs, puisse cette fête de la Dédicace de la Basilique St Jean de Latran nous redonner conscience du caractère sacré de nos églises ; puisse cette fête nous rappeler que nous sommes chacun pour notre part le Corps du Christ, appelés à rendre un culte à Dieu dans notre être, et appelés à édifier le Corps du Christ qu’est l’Église. Amen !
L’homélie en breton
Dedi Iliz Sant Yann Latran
« Setu ho pedomp a galon izel, Aotrou; en nec’h an neñv, skuilhit ho pennoz war an Iliz-mañ : ra vo da viken ul lec’h sant; skuilhit ho pennoz war an aoter-mañ : ra vo da viken an daol aozet evit aberzh ar C’hrist. »
eus pedenn dedi un Iliz
Ma breudeur ha ma c’hoarezed kristen,
Pediñ ac’hanomp a ra liderezh ar sul-mañ da lidañ Dedi Iliz-Rouanez Sant Yann Latran, Iliz-Veur ar Pab. A-raok mont donoc’h en testennoù kinniget evit hor prederiañ, e fellfe din lavarout deoc’h un nebeut gerioù diwar-benn Gouel an Dedi. Ur gouel yuzev eo Gouel an Dedi hag a verk digoradur ul lec’h santel, tonket ha goustlet da Zoue ha d’ar bedenn. E Testamant kozh e weler eo bet dediet ar Templ e Jeruzalem, ur gouel hag a bad 8 devezh. Ur savadur, ur sal ar gouelioù a zo digoret; ur savadur relijiel a zo dediet. An dedi a verk e vo implijet ar savadur, bremañ konsakret, servijout d’azeul.
Lid an Dedi a zo diazezet war an diforc’h etre al lec’h a zeuio da vezañ sakret hag al lec’h a zo en-dro hag a chom disakr. An eskob pe an Tad-Abad a zeu war an dachenn ma vo savet ar savadur relijiel warnañ ha, goude bezañ treset e-unan gant ur vazh linenn ar mogerioù, e vennig an dachenn ha lakaat a ra ar maen kentañ ma vo savet ar peurrest eus ar savadur warnañ. D’ar mare-se e ro d’an Iliz hec’h anv, da skouer Iliz Itron Varia. Ar harzh merket, a glotfe gant mogerioù ar savadur, a ziskouez an disparti etre an domani sakret hag an domani disakret. Pa eo savet ar savadur, e teu neuze an Eskob (pe an Tad-ABabad) da zediañ ar savadur. Bez ‘ez eus meur a lidoù : binnigadur ar savadur ha Pobl Doue, binnigadur mogerioù an Iliz hag an aoter, lakaat ar religoù dindan an aoter. Da c’houde e teu pedenn Dedi an Iliz, goude-se lidoù oleviadurioù war an aoter ha war mogerioù an Iliz, ul lid ezañs, ul lid eus gwiskamant an aoter ha da echuiñ ul lid gouloù an aoter. Al lidoù echuet, e teu lid an Eukaristiezh.
Komz a ra al lenadenn gentañ, tennet eus al Levr Ezekiel, diwar-benn un pennaouen hag a zo bet adkemeret en holl savadurioù hon Ilizoù hag hor chapelioù, ar pezh a zo gwir en ul lodenn vras eus ar C’hornog hag a zo deuet betek ennomp eus ar venec’h kelt. Pa vez dibabet ul lec’h da sevel ur chapel pe un Iliz, ret eo kavout da gentañ ur wazhienn dour dindan an douar, warni e vo lakaet an aoter, goude-se ar chantele, ar whazienn-dour a zivizo tuadur ar savadur relijiel. Pa en em groazi meur a wazhienn-dour dindan zouar e donderioù disheñvel, war ar c’hroaziadur-mañ eo e vo lakaet an aoter. Ar venec’h kelt o deus adkemeret an doare d’ober a zeue eus an drouized a bede war lec’hioù nerzhus, met en ur reiñ ur ster kristen dezho. An aoter, lakaet evel-se e kroashent gwazhiennoù-dour, a ziskouez ar C’hrist (setu perak e ezañser an aoter e-pad an oferenn), eus e galon e redo gwad ha dour, evel e welomp e mare ar C’hroaztagadur. Ar gwad a zeu eus an Aoter a vo Sakramant an Eukaristiezh gant Gwad ar C’hrist; an dour a zeu eus an Aoter a vo dour ar Badeziant, a strink eus Sakrifis ar C’hrist, eus e Basion hag eus e Adsav. Hor saverien parrouz, lanoù, eskopti du-mañ, o tont eus Bro Iwerzhon, Bro Gembre pe Bro Skos a zo deuet gant an doare da sevel ar savadurioù relijiel adalek ar Vvet hag ar VIvet kantved. An doare-mañ da sevel hon ilizoù a zo skignet dre an Europa a-bezh. Setu em eus roet deoc’h mennozhioù bihan diwar-benn komzoù hor savadurioù relijiel ha lid an Dedi.
Evit distreiñ d’an Aviel hon eus klevet, Jezuz a gas ac’hanomp eus ar savadur konsakret da Zoue d’e Gorf e-unan, o tiskouez deomp evel-se e tiskouez hor savadurioù konsakret Korf ar C’hrist, a zo ar skeudenn anezhañ. Soñjomp e komzoù Jezuz : « Na rit ket eus ti va Zad un ti kenwerzh ». Jezuz a laka ac’hanomp da soñjal amañ n’eo ket hon darempred gant Doue ul lec’h da varc’hata ; ne brenomp ket digant Doue ; ne lakaomp ket hon daouarn warnañ en ur glask kaout dra mañ dra. Ret eo d’hon darempred gant Doue bezañ frank ha glan. Galvet omp bepred da c’hlanaat hon darempred gant Doue, da c’hlanaat hon mennadoù. Hon darempred gant Doue a zo diazezet war bevar feul, hag a zo pevar fal an oferenn : da gentañ-penn omp galvet da adoriñ Doue, d’e azeuliñ ; galvet omp da drugarekaat anezhañ ; galvet omp da intersediñ evit hon dud karet, evit an Iliz, evit ar bed, evidomp hon-unan, hag erfin omp galvet da c’houlenn pardon.
Sant Paol, en e lennadenn d’ar C’horintianed, a ziskuilh deomp ez omp ivez Templ Doue, ez omp en eun doare eur santual annezet gant Doue, ur santual deomp da enoriñ ha da c’hlanaat. Da gentañ, en em virañ diouzh ar pec’hed, pe zoken mar hon eus pec’het, en ober pinijen hag ober kempenn evit hor pec’hejou. Da eil, galvet omp da rentañ gloar da Zoue en hor c’horf, dre hon doare da vevañ, d’en em zalc’hiñ, da gomz ha da garout. Zakramant ar vadiziant en deus digaset bezañs an Dreinded e donder hon ene, dre ma’z omp badezet « en anv an Tad hag ar Mab hag ar Spered-Santel ». Evel Templ ar Spered, santual Doue, hag en darn evel ur bihan lod eus a Gorf ar C’hrist eus a behini ez omp ur maen, omp galvet ivez bezañ glan ha chast en hor bezañs, en hon darempredoù an eil gant egile ; da lavaret eo, galvet omp d’en em zoujañ ac’hanomp hon-unan ha da zoujañ d’ar re all, en ur enoriñ o frankiz hag en o c’harout.
Breudeur ha c’hoarezed, da heul an nebeud prederioù-mañ, e fellfe din kinnig doareoù resis da enoriñ ha da zoujañ n’eo ket hepken hol lec’hioù azeuliñ, a zo gouestlet da Zoue, met ivez ni hon-unan.
Da genta, dalc’homp soñj eo konsakret da Zoue hor chapelioù hag hon ilizoù, a zo bet gouestlet. O fal pennañ eo lezel an azeulerezh da vezañ kinniget da Zoue. Bezomp war evezh ouzh an elfennoù laik a zegasomp en hol lec’hioù azeulerezh. Evit se e kasan ac’hanoc’h da brezegenn gaer ar C’hardinal Sarah, deuet da Santez-Anna-an-Auray en hañv-mañ evit ar Jubile. Ma leskomp ar bed, gant e zoareoù da soñjal ha da vevañ, da aloubiñ hon ilizoù, ne vo mui plas da Zoue. Soutil eo ar goulenn rak diazezet eo war ur c’hempouez etre, diouzh un tu, sellout ouzh ar bed evel ouzh ul lec’h mat — unan ma vez an droug ennañ, met da gentañ-penn ul lec’h mat, da vezañ karet ha kaset e vezer enni — ha, diouzh an tu all, derc’hel soñj, hervez komzoù Jezuz, n’omp ket eus ar bed. Diwallomp diouzh ur sell strizh ouzh ar bed egis ur lec’h droug dre natur hag ouzh an Iliz egis ouzh ul lec’h ar re vat hag ar re glan. An Iliz, hag hon ilizou, dre o natur, a dle bezañ digor d’ar bed, met hep bezañ aloubet gantañ. Ma vezont aloubet gant ar bed, n’o deus mui abeg ebet da vezañ evit Doue. Neuze muzik zo ha ne c’hell ket bezañ senet en ul lec’h a azeulerezh. Ne c’heller bezañ gwisket fall en ul lec’h a azeulerezh, hag all… An dud a ya e-barzh un iliz pe ur chapel a zeu da glask Doue a-benn ar fin, memes ma vez diskouezet a-wechoù dre glask prederiañ, peoc’h ha sioulder. Ne zeuer ket d’an iliz da klask ar bed.
Bezomp ivez war evezh ouzh hon emzalc’hioù, el lec’h gouestlet da Zoue. Respetomp bezañs ar Zakramant Santel, ar sioulder sakr en bezañs Doue, el liturgiezh hag an aoter a skeudenn ar C’hrist. Emzalc’hioù a zoujañs evel ober ur stou pa vezer o tremen dre un aoter, ober ur pleg-glin dirak ar Sakramant Santel, ha bezañ sioul, a zo eno evit sikour ac’hanomp da vevañ bezañs Doue.
Breudeur ha C’hoarezed, ra zeuio ar gouel-mañ eus Dedi Bazilikenn Sant Yann Latran da lakaat ac’hanomp da zegas da soñj eus natur sakr hon ilizoù ; ra zeuio ar gouel-mañ da zegas da soñj ez eo pep hini ac’hanomp, en e zoare, Korf ar C’hrist, galvet da azeuliñ Doue en hon bezañs e-unan, ha galvet da sevel Korf ar C’hrist, hag a zo an Iliz. Amen!














